j'étais invité aussi en Italie .. ! mais bon.

priez pour nous.  

+ SAINT BENOÎT

Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU

Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

(Fontgombault, le 11 juillet 2022)

Curavit gentem suam. Il a pris soin de son peuple. (Eccli 50,4)

Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

Comment comprendre l’épître choisie par l’Église en la fête de saint Benoît et tirée du livre de l’Ecclésiastique, encore appelé livre de Ben Sira le Sage du nom de son auteur ?

Ce livre, rédigé en hébreu par le maître de Sagesse, a été reçu dans la tradition chrétienne à travers la traduction en grec réalisée un demi-siècle plus tard à Alexandrie par le petit-fils de l’auteur. Nous savons combien nous avons aujourd’hui à réapprendre cette pitié filiale qui, en ayant l’humilité d’hériter, gagne la joie et la fécondité de pouvoir transmettre.

En lisant les lignes de l’épître, nous comprenons l’intention de l’Église, qui applique l’éloge du grand prêtre Simon à saint Benoît. Considérant les fruits de ses œuvres et de ses enseignements à l’épreuve des siècles, les monastères semés aux quatre coins l’Europe, les millions de moines et de moniales, profès et oblats réguliers, les laïcs aussi à travers l’oblature séculière, qui se réclament de sa tradition, l’Église le reconnaît comme un saint.

La cité même devrait le considérer comme un des auteurs de la civilisation de notre continent.

Mais cette maison du Seigneur dans laquelle vit le prêtre Simon peut aussi nous faire penser au lieu même de la vie de Benoît, au monastère. De hauts murs, des bâtiments souvent massifs, c’est une petite cité qui s’élève au milieu des campagnes. Elle comprend dans la mesure du possible tout le nécessaire : de l’eau, un moulin, un jardin, les divers métiers. Dans sa Règle, le saint patriarche invite les moines à prendre soin des objets à leur disposition, et donc en particulier des lieux qu’ils habitent. L’histoire monastique, et l’histoire tout court, conservent bien des témoignages des conséquences de l’arrivée des monastères dans une contrée, en particulier quant à l’agriculture et à la vie sociale. La pierre, de son côté, a immortalisé l’œuvre des bâtisseurs, qui encore aujourd’hui peut recevoir des hommes.

Car, quand saint Benoît invite ses moines à disposer de tout le nécessaire, autant qu’il est possible, sur place, c’est pour leur éviter d’avoir à circuler au-dehors « ce qui n’est pas bon du tout pour leurs âmes. » De même, la beauté du lieu monastique, qui pourrait étonner, porte à la prière.

Le monastère, pour le moine, est un instrument de prière.

Dès le second chapitre de sa Règle, saint Benoît rappelle à l’abbé qu’il a reçu des âmes à conduire et qu’il doit se préparer à en rendre compte. De même, celui-ci ne devra pas faire passer au second plan le salut des âmes en donnant plus de soin aux choses passagères, terrestres et caduques. Ben Sira déjà ne s’arrêtait pas uniquement à considérer les talents d’architecte du prêtre Simon. Il note que ses ouvrages étaient faits pour son peuple : « Soucieux de préserver son peuple de la destruction, il fortifia la ville en prévision d’un siège. » (v.4)

Le bréviaire en la fête de saint Laurent, le 10 août, propose un sermon de saint Léon donné il y a plus de 15 siècles à l’occasion de cette fête. Le saint pape évoquait les causes du martyre de Laurent. La puissance publique s’en prit au diacre Laurent en espérant le discréditer s’il apostasiait, mais surtout dans l’espoir d’accaparer les biens précieux de l’Église. Le diacre entreprit alors de montrer ce trésor au juge avide : la foule des pauvres qui recevaient de Laurent nourriture et vêtements. On imagine la fureur du magistrat. De même, le vrai trésor du monastère, ce ne sont pas les murs ni les terres, se sont les âmes des moines, ces âmes qu’un but unique rassemble : chercher Dieu.

Dieu a placé dans ce lieu préservé, dans ce petit paradis, chacun de ceux qu’il a appelés.

Saint Augustin, alors qu’il commente le chapitre second du livre de la Genèse, où « Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille et le garde » (v.15), remarque que ce verset peut s’interpréter de deux façons : Si l'homme travaille la terre, dit-il, non pour la créer, mais pour la rendre belle et fertile, Dieu, à plus forte raison, travaille l'âme humaine, à qui il a donné l'être, pour la rendre juste... Dieu crée l'homme, pour lui donner le fond de son être, et tout ensemble le façonne et le garde pour le rendre bon et heureux. (S. Aug., Commentaire sur la Genèse, livre 8 ch.10, n.23)

Le monastère est ce lieu disposé tout particulièrement pour chercher et suivre Dieu, en quittant à cause de son nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre.

Dans ce cadre, Dieu prend soin tout particulièrement du trésor conservé en ce lieu, les âmes des moines, et leur accorde le centuple promis. Mais Dieu n’est pas le seul à disposer de ce trésor, l’Abbé en est aussi dépositaire. Et de façon plus large, c’est chaque moine qui reçoit aussi ce trésor des âmes, avec le devoir non seulement de le protéger, mais de le faire grandir. Ainsi, il deviendra le fidèle intendant des biens de Dieu et méritera la récompense.

Cette vision de la cité de Dieu qu’est le monastère, lieu où règne une conspiration de charité, où l’autre est accueilli en tous temps et en tous lieux, les moines d’aujourd’hui, comme ceux du temps de saint Benoît, veulent la proposer au monde.

Les cris de la souffrance venus de ce monde traversent les murs des clôtures monastiques : haine et pauvreté dans les cités, guerres entre les nations, cris silencieux des enfants avortés – la guerre la plus meurtrière –, cris du vieillard abandonné sur son lit d’hôpital.

Saint Benoît recommande à ses fils d’aimer tous les hommes. Comment peut-on se taire ? Comment peut-on faire semblant de ne pas voir, de ne pas savoir ? Comment l’aveuglement du cœur humain peut-il conduire des chefs d’État, des membres de gouvernement, des parlementaires à vouloir inscrire au cœur même des Constitutions, c’est-à-dire dans les textes fondamentaux d’un pays, le droit à l’avortement ?

Un pays qui ne sait plus tout mettre en œuvre pour accueillir l’enfant est un pays sans avenir, un pays en agonie. Mère Teresa affirmait :

"L’avortement est la plus grande force de destruction de la paix aujourd’hui... Les nations qui légalisent l’avortement sont les plus pauvres… Et voici ce que je vous propose : nous aimer les uns les autres jusqu'à en avoir mal.

(Discours lors de la réception du prix Nobel le 10 décembre 1979 à Oslo.)

A l’école de saint Benoît, de Notre-Dame surtout, devenons les humbles coopérateurs de l’œuvre de sanctification que Dieu poursuit en notre prochain. Ce prochain est mon trésor.

Amen.

forme extraordinaire diocèse de Luçon

messes d'été :

ste Gemme la plaine 18 h 

photo petit placide 

Veronica Sergueïevna Badina
Elle n'avait que 10 ans...

Il y a un an, l'enfant avait surmonté une grave maladie - une anémie sanguine. Grâce à l'aide de la fondation du Dr Lisa, elle s'est battue pour sa vie pendant plusieurs années...

Elle a choisi le droit de vivre et cette vie a été écourtée par un obus ukrainien...

Elle ne pourra plus jamais serrer sa mère dans ses bras, voir sa poupée adorée, entendre la cloche de l'école...

un peu de bonheur, non mais sans blagues ! 

photos: petit placide 

mama Isabel reza el Senor ... 

photo petit Placide .

ce fut le deuxième jour, du premier de la journée..