les béatitudes et la tendresse de l'Eglise qui est le Christ. (I)

Publié le 27 Février 2008

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EMMO. Y RVDMO.

DR. D. ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA

CARDENAL ARZOBISPO DE TOLEDO

PRIMADO DE ESPAÑA





"Les béatitudes proclamées par Jésus appartiennent au noyau de la foi et de l'existence chrétiennes. Elles manifestent, d'abord l'œuvre que Dieu effectue en nous en nous faisant semblables à son Fils et capables d'avoir ses sentiments, de pleine confiance dans le Père, d'amour et de pardon envers tous.

 Les béatitudes sont, en effet, comme l'image que Jésus a tracée de lui-même ; elles sont l'expression de la vie qu'il a historiquement incarnée et a vécue ; cette vie que ses disciples ont vue avec leurs propres yeux et qu’ils ont palpée de leurs mains ; celle qui les a remplis d’allégresse et de joie. Les béatitudes dessinent la face de Jésus-Christ et décrivent sa charité. Elles nous montrent le Chemin qu'est le Christ pour tous les hommes. Le chemin du Christ est résumé dans les béatitudes, seul chemin vers le bonheur éternel auquel aspire le cœur de l'homme.

 Le destin que le Christ a heureusement affronté et a consommé est un programme moral et de vie pour ceux qui le suivent. Etre chrétien, c’est vivre dans le Christ, vivre la vie même du Christ, vivre comme Il a vécu. C'est pourquoi les béatitudes proclamées par Jésus sur la Montagne illuminent les actions et les attitudes caractéristiques de la vie chrétienne. Elles sont sa propre lumière, elles sont Jésus lui-même, lumière qui illumine toutes les nations. Elles sont la richesse de l'Église, parce que sa seule richesse et sa seule force est le Christ.

L'Église n'a pas d’autre Parole à dire que le Christ, ni d’autre richesse que le Christ, ni d’autre pouvoir que celui du Christ qui est venu pour servir et non pour être servi. Cette Parole elle ne la taira jamais, elle ne la passera jamais sous silence malgré les pouvoirs de ce monde qui voudraient l’étouffer ou la voir réduite aux lieux sacrés, elle ne la laissera jamais mourir.

 Cette richesse, elle ne la dilapidera pas, elle ne cessera pas de la partager avec les hommes, de l'offrir à tous, sans l'imposer à quiconque. Jamais, elle ne renoncera en outre à cette force ou à ce pouvoir de Jésus-Christ qui est de servir les hommes, d’aider les hommes, d’aimer les hommes, de défendre les hommes. Parce qu’elle n'a pas d’autre Parole, ni d’autre richesse, ni d’autre force que le Christ, il ne lui importera rien que de servir l'homme, de miser sur l'homme.

Jamais elle ne renoncera en outre à ce pouvoir de Jésus-Christ qui est... d'aider les hommes. Et c'est pourquoi elle défendra la vie humaine dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu'à son décès naturel, et elle montrera comme chemin et comme orientation pour la société comment on viole cette exigence suprême et fondamentale de l'homme par l'avortement, l'euthanasie, la manipulation des embryons humains, ou le terrorisme.

Et pour cela, elle proclamera sans cesse et revendiquera en toute circonstance la dignité et l'inviolabilité de tout être humain et les droits fondamentaux qui correspondent à l'homme, y compris ceux de la liberté de conscience et de la liberté religieuse dans toute leur extension, ainsi que tous ceux qui concernent la liberté de l'éducation. Et par la même occasion, elle proclamera à temps et à contretemps l'Evangile et la vérité de la famille, et elle demandera à tous de travailler pour la famille, parce que travailler pour elle c’est de travailler pour l'homme et ne pas le faire c’est aller contre l'homme, chemin de l'Église, comme l'est le Christ.

L’homme importe à l’Eglise de manière fondamentale, comme au Christ, parce que Dieu lui importe par-dessus tout, et que Dieu, dans son Fils, a aimé l'homme jusqu'à l'extrémité et veut son bonheur. Là est la racine de son activité, même si ceci lui apporte des ennuis, des insultes, des mépris, et même si elle est ainsi soumise à des jugements faux et injustes qui disqualifient – j’ai le regret de le dire – ceux-là qui les font.

 Tel est le chemin des béatitudes, de la belle et véritable aventure qu'a parcourue le Christ, véritable autoportrait du sien.

+ Mgr ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA, cardinal de Tolède (Espagne)

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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P
Ce texte est magnifique. Ca nous ramène à l'essentiel. Je ne connais pas les évêques espagnols mais quand on lit ça on se dit que les nôtres devraient les fréquenter un peu plus... Là au moins on est pas dans la langue de bois !!
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